Trop de fonctionnaires ?

samedi 20 mai 2017

<http://www.sudeducation.org/local/c...>

Le dénigrement, la recherche du bouc émissaire sont des pratiques courantes des idéologues libéraux. Les pauvres, les jeunes des quartiers populaires, les sans-papiers, les migrant-es, les femmes, les fonctionnaires… Les idéologues du chacun contre tous, désignent régulièrement une cible à la vindicte médiatique. À chaque fois, c’est une partie du salariat qui est visée. Jamais ceux/celles qui licencient : actionnaires et patronat.

Il faut bien que ce député d’un quartier bourgeois de Paris soit totalement coupé de la réalité des salarié-es pour oser proposer de supprimer 500 000 fonctionnaires. Le candidat de la finance prévoit lui d’en supprimer 120 000. Où y aurait-il trop de fonctionnaires ?

Dans les écoles, les collèges ou les lycées ? Là où les classes sont surchargées ? Là où il manque tant de personnels spécialisé-es : santé scolaire, RASED, psychologues dans le second degré ? Où y a-t-il trop d’agent-es, de personnel administratif ?

Dans la santé ? Là où il manque des infirmières, des aide-soignant-es, des médecins ?

Dans les finances publiques ? Là où il n’y a pas assez de personnels pour lutter contre la fraude et l’évasion fiscale ?

Dans la prévention de la jeunesse ? Dans les services sociaux ? Là où les personnels ne sont pas remplacé-es ? Là où les structures n’ont pas assez de moyens financiers suffisants pour aider les plus précaires : CCAS, etc.

Soyons sérieux ! Fillon parle pour les bourgeois-es de Paris qui scolarisent leurs enfants dans des écoles privées. Bourgeois-es qui se soignent dans des cliniques privées.

Défense des statuts et liens avec les travailleur-euses du privé

Ces attaques contre les fonctionnaires sont, à la fois, une vision de la société toujours plus inégalitaire pour eux/elles et un contre-feu qui divise les salarié-es des secteurs public et privé. De ce point de vue, le PS a pris sa part de la sale besogne quand il parlait de « dégraisser le mammouth » et quand il privatisait plus que la droite. Car diminuer le nombre de fonctionnaires reviendra à affaiblir les services publics. Une partie serait sans doute remplacée par des salarié-es précaires, mais moins payé-es, moins formé-es, et plus fragiles face aux pressions des notables. En effet, la garantie de l’emploi des fonctionnaires leur permet de pouvoir résister aux pressions des lobbys, des élu-es locales, des fous furieux des évaluations, etc.

L’exemple de France Télécom est édifiant. Les nouveaux et nouvelles embauché-es n’étaient plus fonctionnaires. Cette division a permis aux managers de France Télécom de faire monter la pression. Quand les fonctionnaires sont devenu-es minoritaires, ils et elles n’ont pas eu d’autre choix que de quitter France Télécom ou de subir ce management infernal qui a abouti à tant de suicides.

Rappelons que le statut des fonctionnaires est un rempart contre la corruption et les pressions des notables locaux. C’est donc une garantie aussi pour les usagers. Par ailleurs, s’attaquer au statut des fonctionnaires, c’est affaiblir l’ensemble des salarié-es sur les droits des travailleur-euses.

Non, le FN n’est pas la solution

Voilà un parti qui, pendant des décennies, a vomi sur les fonctionnaires et qui prétend aujourd’hui les défendre ! Ce parti théorise et défend un projet de société basé sur la discrimination. Si cette logique arrivait au pouvoir, ce seraient les fonctionnaires qui seraient chargé-es de la mettre en place ! Loin d’être protégé-es, les fonctionnaires seraient exposé-es aux colères légitimes des citoyen-nes discriminé-es. Les fonctionnaires, tenté-es par le vote FN, sont souvent ceux et celles qui se retrouvent en première ligne pour accueillir des usagers en grande détresse sociale. La politique du FN ne ferait qu’aggraver les tensions entre usagers et fonctionnaires. Le programme du FN est clair : priorité à la police et à la justice. Rien pour l’Éducation ni la Santé. Suppression des petites structures de soin. Baisse drastique des subventions de l’État pour les collectivités territoriales. Discrimination contre les plus pauvres : fin de la gratuité de la cantine scolaire pour les familles démunies, activités péri-scolaires aux seul-es enfants dont il est prouvé qu’un-e des deux parents travaille (donc exclusion des enfants de chômeur-euses).

Défendre une autre vision des services publics

C’est exactement le choix inverse que nous défendons. Celui de services publics qui fonctionnent pleinement et ont les moyens humains et matériels de le faire.

[P]Rappelons que les privatisations coûtent cher aux usagers. Il serait temps de faire un audit citoyen des coûts des hôpitaux privés, des écoles privées. Il est utile de rappeler que les services publics garantissent une certaine égalité territoriale contrairement au libéralisme (cf. les déserts médicaux liés à la médecine libérale). Ces mêmes services publics garantissent l’égalité de traitement entre les citoyen-nes. Ce sont des emplois dans les fonctions publiques qu’il faut créer. Diminuer le nombre d’élèves par classe. Augmenter les capacités d’accueil et de soins dans la santé. Donner les moyens aux finances publiques (même sans autorisation du ministre) de poursuivre tout-es les fraudeurs et fraudeuses fiscales. Donner les moyens, à la prévention de la jeunesse, d’offrir d’autres voies que la prison aux jeunes en rupture. Donner les moyens, aux services sociaux, d’aider toutes les familles et les individus précarisé-es. Le débat n’est pas de savoir si c’est 500 000 ou 300 000 emplois de fonctionnaires qu’il faut supprimer, mais de savoir combien il faut en créer pour faire face à l’Urgence Sociale…

Financer une société plus solidaire

Une utopie direz-vous ? Même avec les règles actuelles, il y a des marges de manœuvre.

Le Crédit d’Impôt Compétitivité et l’Emploi (CICE) a coûté 20 milliards, auxquels il faut ajouter 21 milliards de réductions de cotisations « patronales » d’impôts au titre du pacte de responsabilité. Ces 41 milliards ont été financés par des baisses de dépenses publiques Moins de profs, d’infirmières, de médecins scolaires, de postes RASED, etc. Ce sont aussi moins de dotations budgétaires pour les collectivités territoriales : moins d’écoles, de collèges, de lycées et de personnels territoriaux dans ces établissements.

Il serait grand temps de faire un audit syndical et citoyen du CICE, du pacte de responsabilité, du crédit impôt compétitivité, les emplois aidés, d’exonérations d’impôts et de cotisations… En tout on est à 130 à 140 milliards d’aides publiques aux entreprises… Qui sont les assisté-es ?

Par ailleurs, on estime à 60 à 80 milliards la fraude fiscale. Sans doute la même chose pour l’évasion fiscale. Le recouvrement de l’évasion et de la fraude fiscale permettrait d’éviter le déficit budgétaire. Pourquoi les gouvernements de la droite et du PS n’ont-ils pas mené cette traque ? Pour 2 raisons :

• Ils représentent les intérêts de la bourgeoisie qui fraude. Cahuzac, Balkany ne sont que la partie visible de l’iceberg.

• Le déficit budgétaire crée la dette publique. La dette publique permet de justifier les politiques d’austérité menées en France.

La meilleure défense c’est l’attaque

Notre rôle est de mener la bataille de l’opinion et de préparer la mobilisation. Ne plus céder un pouce de terrain sur la question des fonctionnaires, renvoyer en permanence au concret (Où y a-t-il trop de fonctionnaires ?) à tout-es les enfumé-es du libéralisme qui répètent les âneries de certains médias. Mais aussi se mobiliser dans les fonctions publiques, faire converger nos luttes, tisser des liens avec nos camarades du privé pour être dans l’offensive. Être offensifs et offensives sur nos revendications.

Les agent-es publiques ont des revendications légitimes :

• défense du statut général de la fonction publique qui, en assurant l’indépendance des fonctionnaires, garantit un traitement égal des usagers ;

• résorption de la précarité dans la fonction publique (20 % de contractuel-les dans la fonction publique, soit près de un million d’agent-es publiques) ferait reculer la précarité dans toute la société ;

• créations d’emplois de fonctionnaires titulaires, c’est-à-dire faire reculer le chômage ;

• respect des 35h, arrêt de la flexibilisation, les 32h avec création des postes nécessaires ;

• réelle augmentation des salaires ;

• mesures assurant l’égalité femmes/hommes ;

• amélioration des conditions de travail.

Les agent-es publiques souffrent de restructurations incessantes qui ont pour seul but de suivre la réduction de la dépense publique, et ont pour résultat l’affaiblissement et la déshumanisation du service public, la désorganisation des missions, et la mobilité forcée des agent-es publiques.

Les luttes des fonctionnaires doivent se faire en lien avec la défense des droits des usagers/citoyen-nes.

Plus de services publics, c’est plus d’égalité, plus de redistribution des richesses. C’est la mise en place des droits réels : Droit à l’éducation, Droit à la santé etc.

Créer des emplois de fonctionnaires, c’est aussi faire reculer le chômage au profit d’emplois socialement utiles.

Sud éducation Val de Marne



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