Édito du bulletin SUD éduc 89 de janvier 2016 : Après les paroles, les actes

mercredi 27 janvier 2016

Terrible année 2015 pour la France que celle qui vient de s’écouler. Commencée dans le sang elle se termine encore dans le sang d’innocents qui ne demandaient qu’à vivre... Terrible année également pour des centaines de milliers de migrants fuyant la guerre, la misère, les dictatures et dont le corps sans vie sur une plage turque de cet enfant syrien de trois ans, Aylan, est le plus désespérant des symboles.

Face à ces guerres, lucratives pour ceux qui agitent la peur, et qui s’exportent sur notre sol, le triptyque républicain Liberté, Égalité, Fraternité, est brandi à juste titre, tel un étendard, par toutes les institutions et les hommes politiques français.

Ce qu’a dit le président de la république lors de l’hommage aux victimes des attentats du 13 novembre aux Invalides est incontestable :

« Nous ne céderons ni à la peur, ni à la haine. Et si la colère nous saisit, nous la mettrons au service de la calme détermination à défendre la liberté au jour le jour, c’est-à-dire la volonté de faire de la France un grand pays, fier de son Histoire, de son mode vie, de sa culture, de son rayonnement, de son idéal universel, du respect et même de la ferveur que notre pays inspire au monde chaque fois qu’il est blessé ».

Face à une telle détermination au plus haut sommet de l’État, comment comprendre alors cet état d’urgence qui deviendrait permanent et qui assigne à résidence des militants pacifistes, limite les manifestations et les revendications des salariés, des associations, des syndicats, des organisations non gouvernementales, bref de tous ceux qui sont soucieux de faire vivre ces libertés fondamentales qui constituent l’ADN de la France ?

Comment comprendre les méthodes de plus en plus managériales utilisées au sein de l’éducation nationale qui, par de zélés Recteurs, Dasen, chefs d’établissement ou IEN, nient les droits des salariés à se former, à muter, à travailler dans des conditions acceptables, à être protégés lors d’agressions, pris en compte dans leurs handicaps ou leurs pathologies comme le stipule pourtant la loi dont ils se prévalent sans cesse ?

Comment comprendre que la réforme des rythmes scolaires ou la réforme du collège soient majoritairement refusées par les enseignants et les syndicats et que leurs voix ne soient pas entendues par le législateur et ses zélés auxiliaires qui n’auront pas à supporter leurs effets néfastes sur la réussite des élèves ?

Comment comprendre enfin que ce gouvernement continue à tourner le dos aux promesses de 2012 en continuant de geler le salaire des fonctionnaires, en augmentant leurs années de cotisations, en recrutant en nombre insuffisant ou en précarisant les enseignants, en supprimant les écoles rurales, en laissant disparaître les Rased et la formation continue, en augmentant le nombre d’élèves par classe, en fusionnant des écoles ou en supprimant des lycées ou des collèges comme celui de Bienvenu Martin en septembre 2017 ?

Demander toujours plus avec moins de moyens humains et matériels, là est la contradiction de ce gouvernement qui prend pour référence le tableau PISA pour dénoncer le médiocre classement de l’enseignement en France et qui fait voter des mesures absurdes qui enfonceront encore plus notre pays dans ce classement.
Liberté, Égalité, Fraternité, nobles principes sacrifiés sur l’autel de l’austérité et du chômage de masse entretenu par le patronat qui lui, par contre, est toujours bien entendu du législateur complice.

Les salariés ne peuvent plus se contenter de principes mais exigent des actes.

PDF - 1.1 Mo
Intégralité du bulletin de SUD éducation (janvier 2016)

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