Voilà 7 ans et demis que je suis avec mon conjoint. 4 ans d’enseignement dans l’Yonne, à cela s’ajoute avant mon entrée dans le métier 1 année de stage à Bordeaux pour lui et encore avant cela 1 année de PE1 à Auxerre pour moi. Au total 6 ans à distance...

Les premières années sont supportables. Mais depuis 2 ans, je m’essouffle. La distance est en plus conséquente puisqu’il s’est installé depuis 2 ans et demis dans le Doubs, pour des raisons professionnelles. Nous sommes séparés de 400 km. Je ressens cette année un découragement immense. Je n’en peux plus des aux revoirs du dimanche, des week ends qui passent trop vite, des soirées en solo, de la route, des sacrifices. J’ai envie d’une autre vie, j’ai envie de réaliser les projets que nous mettons entre parenthèses depuis trop longtemps...

J’adore pourtant mon métier mais cette année le coeur n’est plus à l’ouvrage. Il est temps pour mon couple de se réunir et d’avancer. Après grande réflexion, j’ai donc décidé de prendre une disponibilité l’année prochaine mais ce n’est pas une décision facile. Vais-je trouver un emploi temporaire ? Combien d’années encore vais-je attendre ma mutation ? Car une année de disponibilité d’accord mais 2 ou 3 ce n’est pas pareil ! Vais-je réussir à retrouver le chemin de l’école après cette disponibilité ? Beaucoup d’angoisses...et une grande tristesse et amertume de devoir en arriver là.

Aux baisses de moral dues à la situation s’ajoutent un sentiment de colère, d’incompréhension, d’injustice. J’estime avoir rendu service au département, j’estime avoir fait assez de sacrifices, j’estime mériter ma mutation.

Voir que des collègues sont dans des situations encore plus complexes me plonge encore plus dans le désarroi.

Comment peuvent-ils se permettre de nous voler tant d’années de notre vie ?

SUD éduc 89 : Mutations du 1er degré dans l’Yonne, verdict : Perpétuité ! A nouveau un témoignage émouvant de la part d’un prisonnier de l’Yonne et démontrant l’impérieuse nécessité de reconsidérer immédiatement le système des mutations des professeurs des écoles ! Le rectorat de Dijon peut-il continuer à rester sourd face à de tels cris de détresse ?