Alors que le Grenelle de l’éducation a débuté ses travaux, Jean-Michel Blanquer a annoncé le 16 novembre comment serait réparti l’enveloppe budgétaire de 400 millions d’euros pour la revalorisation de la rémunération. Le moins que l’on puisse dire est que cette revalorisation s’avère insuffisante, inégalitaire et injuste !

Pas de dégel du points d’indice

Premier point, mais non des moindres, cette revalorisation se fait sous la forme de primes. Donc leurs pérennités n’est pas assurée, et il est déjà certains qu’elles ne seront pas comptabilisées dans le calcul de la pension de retraite.

Prime informatique de 150 euros, de quoi acheter une belle nouvelle clé usb par mois !

Cette prime d’équipement est totalement déconnectée des besoins, l’équivalent de 12,50 par mois. Soit une nouvelle clé usb par mois, ou un pc portable premier prix tous les deux ans. Donc il ne reste plus rien pour les logiciels, les abonnements aux ressources numériques, les casques audios...

Une obole pour le début de la carrière, et pas pour tous !

Voici le tableau des revalorisations proposées pour les titulaires :

Ainsi, le gouvernement a privilégié le début de la carrière avec cette "prime d’attractivité", à l’exception notable des stagiaires, alors qu’ils sont ceux qui en auraient le plus besoin ! En outre l’augmentation est dérisoire, 100 euros l’année de titularisation, moins de 50 après 6 ans d’ancienneté, rien après 15 ans... Enfin, de manière totalement injustifiée, la revalorisation est bien moindre pour les contractuels, ce qui est inacceptable :

Des personnels précaires totalement oubliés !

Voici les augmentations proposées pour les AESH, AED...

Absolument aucune revalorisation, alors que les conditions de travail et de rémunération de ces personnels essentiels au bon fonctionnement de nos établissements et écoles sont actuellement scandaleuses !

Les directeurs d’écoles

Pour ces derniers une prime de 450 euros devrait être versée d’ici la fin de l’année. C’est bien peu par rapport à l’ampleur de leurs missions, et surtout hors-sujet par rapport aux demandes des personnels d’avoir avant tout davantage de décharge.

Rien sur les autres aspects de la revalorisation du métier (recrutement de personnels, conditions matériels...)

Enfin et surtout, Blanquer n’a absolument rien annoncé en ce qui concerne une augmentation des moyens pour recruter davantage de personnel et investir au niveau matériel. C’est pourtant un aspect essentiel de la revalorisation de la profession que de pouvoir travailler avec des classes ayant des effectifs adaptés et dans des conditions matérielles satisfaisantes et sécurisantes.
Plus grave dans sa volonté de construire l’école du XXIe siècle durant ce Grenelle il est très probable que Blanquer conditionnera cette piètre revalorisation avec une hausse de la charge de travail, ce qui viderait de son sens cette revalorisation !

Face à ces annonces qui ressemblent davantage à une opération de com, nous rappelons nos exigences pour que la profession soit réellement revalorisée :

 recrutement massif de personnel
 investissements importants en terme d’équipements
 titularisation de l’ensemble des enseignants précaires
 création d’un statut de la fonction publique pour les AESH et AED, titularisation de ceux en poste
 dégel du point d’indice en lieu et place des primes successives